Le droit pénal cherche à établir un équilibre – indispensable mais difficile à réaliser – entre la protection des libertés individuelles et le droit de chacun à la sécurité de sa personne comme de ses biens. C’est pourquoi tout en cherchant à protéger l’individu d’une façon générale, la norme pénale ne doit pas pour autant sacrifier la protection de la société que constitue l’ensemble des citoyens et vice-versa. Tels sont les deux aspects intimement imbriqués du droit pénal que cet ouvrage essaie de faire voir, en distinguant d’une part, le fait ou la situation dommageable c’est-à-dire l’infraction, d’autre part la réaction sociale qui ne saurait continuer à se traduire uniquement par la classique infliction d’une peine afflictive et infamante. C’est dire l’impérieuse nécessité d’une réaction sociale rivée sur un certain éclectisme faisant une large place à la resocialisation. Tout le long de cet ouvrage la référence aux deux principaux textes pénaux mauritaniens que sont le code pénal (ordonnance n°83-162) et le code de procédure pénale (ordonnance 2007-036) en plus d’autres textes tels que la loi n°93-037 relative à la répression de la production, du trafic et de l’usage illicite des stupéfiants et substances psychotropes, la loi n°2005-048 relative au blanchiment d’argent, la loi n° 2005-015 portant protection pénale de l’enfant etc. A permis de voir l’influence du droit musulman et du droit français sur la législation nationale mauritanienne. Cette influence, somme toute normale dans le premier cas, doit autant que faire se peut tenir compte de la légalité internationale en respectant les traités et conventions ratifiées par l’Etat mauritanien. Quant au second cas, si cet influence est compréhensible, elle doit éviter l’introduction d’incriminations non conformes à la réalité sociale mauritanienne et partant difficilement compréhensible pour le citoyen lambda. De la sorte on contribuera à l’harmonisation de la législation pénale Mauritanienne en lui assurant une meilleure lisibilité.
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